Le château de Saladin est situé à l’ouest de la Syrie, à une trentaine de kilomètres à l’est de la ville de Lattaquié. Autrefois nommé « château de Saône », il est rebaptisé en 1957 « château de Saladin » (Qal’at Salah El-Din) par le ministre syrien de l’intérieur, en référence au plus illustre de ses propriétaires, le premier sultan d’Egypte et de Syrie, fondateur de la dynastie Ayyubid : Saladin.

Bâti à 410 mètres d’altitude, au sommet d’un promontoire rocheux, le château occupe un emplacement stratégique. Le site aurait ainsi été occupé dès le premier millénaire av. JC par les Phéniciens. Il passe ensuite successivement aux mains des Grecs, des Byzantins et de la dynastie seldjoukide.

Au début du XIIe siècle, les Croisés prennent possession de la citadelle. Les aménagements byzantins sont alors améliorés : un grand fossé est creusé et la tour massive, à l’est du monument, est construite.

Mais en dépit des transformations opérées par Robert de Saône, seigneur local et vassal du prince d’Antioche, afin de renforcer les défenses de l’édifice, il faudra seulement deux jours à l’armée de Saladin, en 1188, afin de s’en emparer.

Depuis 2006, le château de Saladin et le Krak des Chevaliers sont conjointement inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

ICONEM a entrepris de créer une collection d’archives numériques des grands sites syriens. Si la citadelle de Saladin ne présente aucune trace de détérioration, effectuer un relevé exhaustif à l’aide d’un drone s’avérait nécessaire dans la mesure où aucun relevé architectural à l’échelle du site entier n’avait jamais été mis en œuvre. Les abords de la forteresse demeuraient ainsi très peu connus, notamment en raison de la densité de la végétation. Notre drone nous a permis de numériser l’intégralité de l’extérieur de la citadelle.