LES FAITS

Bâti en 1749 au cœur de Damas par le gouverneur ottoman Assaad Pacha El-Azem, le palais Azem est un monument emblématique de l’architecture arabo-ottomane. Si ses façades polychromes, présentant une alternance de pierres ocres, noires et beiges, sont d’une grande sobriété, son intérieur est d’une remarquable richesse. Témoignage du génie des artisans damascènes, il est orné de somptueux marbres, mosaïques, vasques et fontaines.

Le palais Azem s’inscrit toutefois scrupuleusement dans la tradition architecturale damascène privée, dont relève son plan général. Il est à ce titre le prototype même de la maison damascène. Ses nombreuses salles sont réparties au sein de deux ailes distinctes. Le harem est la résidence des femmes et enfants du pacha, il constitue à ce titre une aire strictement privée où s’organise la vie familiale. Cette partie comprend également les cuisines, les bains, ainsi que les quartiers des domestiques. Le Salâmlek est quant à lui réservé aux hommes : consacré à la vie publique, il possède de nombreuses salles d’apparat et de réception.

Entre 1922 et 1946, le palais Azem accueille l’Institut français d’archéologie. Ravagé par un incendie en 1925, il fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration. Depuis 1954, il abrite le musée des arts et traditions populaires. Plusieurs de ses salles sont consacrées aux métiers anciens. Une vaste collection de costumes, bijoux et meubles traditionnels s’y trouve exposée. Il est également possible de visiter la chambre où fut logé le roi Fayçal lors de son séjour à Damas. Les meubles qui s’y trouvent encore aujourd’hui ont été spécialement conçus dans la perspective de la visite du roi.

LA MÉTHODOLOGIE

C’est au palais Azem qu’a été mis en place un exercice pratique, organisé par l’équipe d’Iconem : Yves Ubelmann y a enseigné aux archéologues de la DGAM (Direction des Antiquités et des Musées syrienne) les techniques de la photogrammétrie. Ces derniers ont ensuite pu mettre en pratique les enseignements qui leur avaient été prodigués en effectuant des relevés de sculptures présentes dans les jardins du palais.